Le Covid-19 continue son évolution sur la totalité de la planète. L’on se rend compte que plus le voile est levé sur la nature du virus Sars-CoV-2, plus les interrogations persistent quant à son devenir et à sa fin.
Un signe d’espoir a été donné par les dernières découvertes scientifiques qui ont permis de mieux comprendre le mécanisme pathologique du virus et améliorer la prise en charge médicale. D’un virus à action purement pulmonaire au début, les chercheurs en sont venus à conclure qu’il pouvait altérer les vaisseaux, les reins ou le cerveau. Et cela a permis de réajuster les différents traitements testés ça et là.
L’autre signe d’espoir de plus en plus vivace, c’est le vaccin, au vu de tous les grands laboratoires qui s’y investissent grandement. Mais cet espoir ne risque pas de concrétiser avant 8 à 9 mois.
Toutefois, plusieurs particularités du virus font douter de son extinction rapide. L’espoir que le Covid-19 donne une immunisation permanente permettant une immunisation collective qui va stopper la transmission, s’amenuise au fur et à mesure du recul obtenu depuis les premiers cas guéris. Des anticorps ont été détectés chez des patients guéris qui ont été re-contaminés. La présence d’anticorps, d’après la Haute Autorité Sanitaire en France et l’OMS, ne permet pas de garantir à 100% l’absence de réinfection. Des exemples rapportés de l’expérience en Chine, en Italie, en France sont nombreux.
Des cas de contamination chez les enfants avec des formes parfois sévères sont de plus en plus reportés. Alors qu'au début de l'épidémie, les enfants ne semblaient pas en être victimes.
Des cas ont été détectés chez des animaux de compagnie, chiens, chats, sur un tigre et sur de nombreux visons vivant dans un élevage au Pays-Bas. Ces animaux semblent avoir été contaminés par l’homme et sont tombés malades en manifestant pour la plupart des problèmes respiratoires. Il y a une transmission homme-animal; et si cette transmission prenait aussi le chemin inverse? Animal domestique-Homme? Ce facteur n'engendrera t-il pas des réinfections permanentes par l'existence de réserves de virus animaux variés?
L’Afrique est loin d’être l’épicentre de la pandémie. L’évolution durant ces trois mois a montré une lenteur de l’expansion du Covid-19, des chiffres de contamination bas, des taux de décès inférieurs à ceux vus ailleurs. Plusieurs facteurs expliquant cette faible atteinte de l’Afrique ont déjà été évoqués dans nos articles précédents. Et logiquement, on serait tenté de penser que l’épidémie va s’éteindre rapidement sur le continent. Mais personne n’en a la certitude.
Par contre, une certitude se dégage: la crise socio-économique risque plus d’ébranler l’Afrique que la crise sanitaire du Covid-19. L’Afrique risque de ne pas être décimée par le virus mais par l'application de mesures de lutte plus adaptées aux autres continents, plus puissants et beaucoup plus touchés.
Le Sars-Cov-2, même si son expansion y est moins sévère, pourra y persister des années, avec l’espoir qu’il s’affaiblisse au fil du temps. Mais il est fort possible que l’on doive vivre avec cette menace sanitaire beaucoup plus de temps que prévu, car même si le vaccin est découvert, l’Afrique ne sera pas la première à en bénéficier.
A cause des incertitudes qui planent sur l’évolution et le durée de l’épidémie, il serait sage que les experts africains de tous bords, médecins, chercheurs, scientifiques, sociologues, économistes, réfléchissent, ensemble, à l’élaboration d’un plan de lutte contre le Covid-19, révisé, adapté aux réalités africaines et n’entravant pas la poursuite des activités économiques. La réflexion doit intégrer en même temps les mesures de contrôle et de prise en charge sanitaires optimales et la dimension d’échanges, d’ouverture et d’entraide régionale ou continentale. L' Afrique vit ou risque de vivre en cette pandémie de gros problèmes liés à sa dépendance socio-économique vis-à-vis de pays sévèrement atteints par la pandémie qui ont du freiner leurs échanges.
Des solutions africaines doivent être trouvées, non seulement pour traverser la pandémie du Covid-19 avec le moins de dégâts et d'épreuves, mais aussi pour entamer une grande avancée dans le développement de la Santé et des autres secteurs de base.