Chirurgie esthétique : que faut-il en attendre ?

Le nombre d'actes de chirurgie esthétique ne cesse d'augmenter en France et dans le monde. Quelles sont les raisons de cet engouement ? Quels bénéfices peut-on retirer d'une modification de son apparence et quelles questions faut-il se poser avant de franchir le pas ? Eléments de réponse.

500000 interventions chaque année en France

Dans une société où jeunesse et beauté sont devenues des valeurs importantes, un nombre croissant d'hommes et de femmes ont recours à la chirurgie esthétique. Le marché mondial du secteur était estimé par l'Imcas, l'observatoire mondial de l'esthétique médicale, à 8,6 milliards d'euros en 2017. En France, plus de 500000 actes sont pratiqués chaque année et, pour la première fois en 2018, les jeunes de moins de 35 ans ont subi plus d'interventions de chirurgie esthétique que les plus de 50 ans, d'après une étude cryolix publiée par leparisien.fr en février 2019.

En cause ? Leur besoin d'identification aux célébrités qu'ils suivent sur les réseaux sociaux. Le «lipofilling », consistant à prélever de sa propre graisse pour la réinjecter dans les fesses par exemple, aurait ainsi bondi de 20 à 30% après que l'Américaine Kim Kardashian, qui compte près de 126 millions de followers sur Instagram, eut subi cette intervention…

Exit le lifting, place à la médecine régénérative esthétique

L'augmentation mammaire reste l'acte le plus pratiqué, devant la liposuccion, la chirurgie des paupières et celle du nez. La mise au point, au cours des dernières années, de techniques innovantes a largement contribué au développement des interventions esthétiques. La cryolipolyse, un procédé reposant sur l'action du froid, cible et élimine désormais les cellules graisseuses. Côté rides, exit le lifting. Les injections de Botox viennent les lisser tandis que l'acide hyaluronique redonne du volume au visage. Par ailleurs, une nouvelle génération de lasers est utilisée pour retendre la peau. Le principe est de pratiquer des microbrûlures ponctuelles internes provoquant la rétraction des tissus en profondeur. Enfin, la médecine esthétique de demain devrait être régénérative. Réinjectées dans notre corps, nos propres cellules souches maintiendront notre peau souple et élastique…

La quête de la beauté a un prix

Selon la toute première étude de l’Observatoire de la santé sur la chirurgie esthétique, menée par Le Figaro et WeberShandwick avec OpinionWay, un Français sur trois serait prêt à intervenir sur son physique. Les freins ? Le premier est le prix. Une séance d'injection d'acide hyaluronique coûte environ 300 euros, tandis que l'injection de Botox oscille en moyenne entre 250 et 450 euros selon la zone traitée. Rhinoplastie, pose d'implants mammaires ou capillaires, quant à eux, peuvent atteindre 6000 euros. Le deuxième frein est la crainte des risques liés à un geste inadapté du praticien ou à un produit non conforme. Mais aujourd'hui, en recourant aux services d'un chirurgien esthétique dûment qualifié, ces risques sont minimes.

Les interventions ciblées sont les plus satisfaisantes.

Enfin, près de 19 % des personnes interrogées craignent de ne plus paraître naturelles après une intervention. Rester soi-même tout en améliorant son apparence, tel est l'enjeu. Les interventions les plus ciblées (gommer ou atténuer un défaut physique isolé, retrouver une harmonie du visage ou de sa silhouette, s'offrir un rajeunissement – génèrent le plus souvent une réelle satisfaction chez celui ou celle qui a franchi le pas). Les chirurgiens esthétiques français l'ont d'ailleurs bien compris, en défendant une « French Touch», synonyme d'un geste plus léger, sur mesure, respectueux de la personnalité du patient. En revanche les demandes d'une transformation radicale cachent un mal-être plus profond, auquel la chirurgie esthétique ne peut pas remédier.

Dessine moi mon selfie

En 2017, 55 % des chirurgiens américains déclaraient avoir reçu des patients leur demandant une intervention chirurgicale pour améliorer leur apparence sur leurs selfies, indique une enquête de I'American Academy of Facial Plastic and Reconstructive Surgery. Pire encore, les plus accros aux selfies, constamment confrontés à leur reflet, ont tendance à s'identifier à cette image déformée d'eux-mêmes ! Par ailleurs, certains patients vont jusqu'à demander qu'on leur fasse la même tête que celle obtenue avec un filtre Snapchat ! Un symptôme auquel les professionnels ont donné un nom : le Snapchat Dysmorphia.

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